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quinta-feira, 14 de dezembro de 2023

Vie et Oeuvre de Marek Szwarc


Peintre et sculpteur né à Zgierz en Pologne le 9 Mai 1892 et mort à Paris le 28 Décembre  1958. Ses parents Isucher et Salomea ont eu 10 enfants dont l’ainé fut Samuel.   
Zgierz se trouve à quelques 7 km au nord de Lodz, que l’on pouvait atteindre en fiacre jusqu’au début du 20ième siècle. Le tramway reliant ces deux villes fit son apparition le 17 Janvier 1901. 

Zgierz dont la population totale se situait en 1900 autour de 20000 personnes dont 20% de juifs, était un centre de l'industrie textile.  Lodz était à lépoque la troisième plus grande ville juive au monde après New York et Varsovie.

Rapidement vu la dimension du fait juif, toutes les institutions classiques de la religion juive ont vu le jour, Zgierz devenant dans la région, le centre de la Torah.  Isucher, le père de Marek, homme affable et grand érudit,  est devenu un des piliers de la communauté juive de Zgierz. Bien que juif pratiquant il adhéra très rapidement aux idées d’émancipation du peuple juif et souhaita la libération des esprits. Il recevait chez lui toute l’intelligentsia juive de l’époque (des gens tels que l’écrivain Sholem Aleichem ou Nahum Sokolov secrétaire général du mouvement sioniste) et  manifestait une certaine animosité à l’égard des juifs hassidiques reclus dans leur ghetto mental.  

Avant le départ à Paris

Pendant sa jeunesse, Marek rêveur impénitent, ne brilla pas par ses études d’abord dans le héder et ensuite à l’école secondaire d’état  de Zgierz.  Contrairement à d’autres écoles de Pologne ou un numerus clausus était appliqué à des juifs, l’école de Zgierz était ouverte à des juifs ce qui amena de toute la région un grand nombre d’élèves de confession juive.  C’est à ce moment que les finances de la famille Szwarc se sont équilibrées, car la maison où habitait Issuchar et sa famille était suffisamment grande pour que l’on puisse y héberger quelques vingt étudiants de l’école. Issuchar put ainsi poursuivre ses études et ses recherches alors que sa femme Salomea gérait la pension de famille.
Isucher, dont les autres enfants avaient des métiers intéressants, fut très déçu de l’intérêt que Marek portait à l’étude, au point de lui faire faire des stages d’apprenti chez un serrurier, chez son oncle Jacob qui avait une usine de mécanique industrielle et à Lodz dans une école technique ou Marek opta pour des cours de mécanique.  Dans ses mémoires « Mémoires entre deux mondes » écrites en 1954 (mais publiées seulement en 2010), Marek lui même raconte ses doutes et ses rêves d’enfant qui culminaient dans sa volonté de devenir « Prophète ». 
Il vouait une admiration sans bornes à son frère Samuel, de douze ans son ainé, qui faisait des visites sporadiques à Zgierz en provenance de Paris. Il le décrit comme un homme élégant, bien habillé, racontant des histoires des évènements de Paris (affaire Dreyfus). 

En 1905 des évènements d’importance vinrent bousculer la vie de Marek. Ce fut cette année la qu’eurent lieu les toutes premières révoltes contre le Tsar et son régime et cela dans tout l’empire russe. A Zgierz, Marek qui venait d’avoir 13 ans put assister à des charges de cosaques contre des groupes d’ouvriers. Grèves et manifestations secouent les principales villes polonaises et de violents affrontements eurent lieu entre ouvriers et forces tsaristes.  Les manifestations tournent à la révolte nationaliste et l’usage officiel du polonais est exigé dans les écoles.  Déja en Fevrier 1905 une dépêche de Saint Petersburg parlait de grèves:

Le 29 juin 1905, le journal « La Croix » publiait cette dépêche :


Le 1 Juillet 1905 la revue l’Illustration publiait un article sur les troubles de Lodz:

Les Troubles de Lodz 


Il y a quinze jours, tout le monde, en France, ignorait, ou à peu près, l'existence de la ville de Lodz, en Pologne. Les villes heureuses n'ont pas d'histoire!


Au commencement du dix-neuvième siècle, une colonie allemande venait s'établir, là où est Lodz, aux bords de la Loudka. Elle y fonda un atelier de tissage de coton.


L'administration russe l'accueillit bien, espérant trouver dans les survenants, dans ceux qui ne pouvaient manquer de venir les rejoindre, une sorte de noyau anti-polonais. Elle combla de faveurs les immigrants. Lodz, rapidement, prospéra.


Il y vint de nouveaux Allemands et beaucoup d'Israélites, auxquels la possession du sol et même les travaux de la terre étaient interdits en Russie. La ville neuve les attira.


D'autres industries s'adjoignirent alors aux filatures de coton. Et Lodz est maintenant une formidable ville industrielle, habitée par 400.000 âmes. Mais l'ouvrier y est très malheureux en raison même du pullulement de la main-d'oeuvre. Quand la persécution antisémite commença en Russie, les patrons chrétiens ne voulurent plus employer de juifs. Les patrons israélites les repoussèrent également. Ceux des industriels qui consentirent à utiliser leurs services profitèrent de leur situation d'outlaws pour leur offrir des salaires dérisoires: la paye moyenne d'un ouvrier, à Lodz, ne dépasse pas 60 kopecks, 1 fr. 60 environ. La moyenne s'établit fatalement d'après le tarif que les ouvriers israélites étaient obligés de subir. Croupissant dans une misère noire, inquiétés, d'autre part, à cause de leur religion, par l'autorité, les juifs de Lodz s'efforcèrent de quitter cet enfer. Le «sionisme» en fournit à nombre d'entre eux le moyen. Ils émigrèrent en masse en Amérique. Le socialisme s'en mêla, remua les ouvriers non israélites et aussi maltraités, au point de vue du gain, que les juifs. La population ouvrière de Lodz tout entière fermenta: on sait quel a été, ces jours derniers, le résultat de ce lamentable état de choses.


Une première bagarre eut lieu, le 18, entre ces miséreux et la police.  Il y eut de nombreuses victimes. Une question confessionnelle s'étant élevée au sujet des funérailles, les socialistes s'unirent résolument aux juifs. Le 20, 70.000 manifestants se heurtaient à la police. On éleva des barricades. Il y eut, dans les rues, de véritables batailles rangées. La police et la troupe furent sans pitié. Pendant plusieurs jours, ce furent d'indescriptibles boucheries.


Et voilà comme Lodz est devenue tout à coup tristement célèbre.


Voici une dépêche du 10 Octobre:

Le 3 Novembre:

Et a propos de la brutalité Russe:

A Paris avant la guerre

Grâce à ses rencontres à Zgierz et à l’âge de 17 ans, Marek saisit l’opportunité de s’initier à la sculpture sur glaise et au dessein. On lui décela une âme d’artiste qui fut confirmée par des artistes et écrivains que son père consulta. C’est ainsi qu’en 1910, après avoir complété ses 18 ans, il alla parfaire sa formation d’artiste à Paris. Son frère Samuel lui offrit une rente mensuelle et son logement au 17 rue des Ecoles. Dans un premier temps il décida de faire une étape préparatoire dans l’académie espagnole pour mieux se préparer à affronter l’examen d’entrée de l’école des Beaux Arts. A partir de la mi-mars 1911, il intégra  l’Ecole des Beaux Arts de Paris ou il fut affecté au cours de Antonin Mercié. Ayant effectué des travaux pour la Maison Impériale de Russie, Antonin Mercié, était un ami de Nicolas II, ce qui permit à Marek d’obtenir un sursis au moment de faire son service militaire en 1914.

En 1912 suite à des déboires avec un escroc qui profitait de sa bienveillance  et qui s’était incrusté chez Samuel, qui entretemps était parti pour une mission en Côte d’Ivoire, il décida de louer un studio à la Ruche.  


Il y fit connaissance dans grand nombre d’artistes tels que Modigliani, Soutine, Chagall et Fernand Léger, Krémègne, etc. Avec le sculpteur ukrainien Joseph Tchaikov et le peintre, graphiste Yitzhak Lichtenstein il fonda une revue mensuelle «Makhmadim» (délices en hébreu) dénuée de texte et consacrée à l’art juif. Seulement quelques numéros ont été publiés et distribués par les artistes eux mêmes. Seuls les numéros 2, 4 et 5 sont conservés au Musée d’Israël à Jérusalem. 

Voici ce qu’en dit Marek dans ses mémoires:

"Toujours avec Tchaïkoff, nous eûmes l’idée d’une revue mensuelle consacrée à l’art juif. Manquaient les fonds et le titre. Ce dernier se trouva aisément : «Machmadim», pluriel hébreu qui signifie à la fois délices, plaisirs et beautés. Ce périodique devait traiter du style juif dans la plastique, ce style propre à toute notre création. Il devait nous tenir lieu de patrie et nous suivre partout, comme la tente suit les nomades que nous étions.
Nous parlions de la revue avec une tendresse réelle. Elle vit le jour et dura plusieurs mois. Six ou sept numéros parurent sur papier gris foncé, bleu roi ou rouge brique. Une dizaine d’artistes y collaboraient mais je crains fort qu’ils aient été les seuls à l’apprécier et à la propager.
Cette première revue d’Art juif avait ceci d’original qu’à l’exclusion de tout texte, elle se composait de dessins seulement. Les dessins étaient hectographiés par nous-mêmes et cette technique nous parut le comble du progrès.
Chagall n’y collaborait pas. Plus âgé que nous, déjà artiste accompli au moment de son arrivée à Paris, il était de tempérament solitaire et se tenait à l’écart. Sans que nous nous en doutions, il réalisait notre idéal mieux que nous, mais ses admirables petits tableaux, exposés au Salon, ne rencontraient que la moquerie du grand public.
Soutine, le Sauvage, comme on l’appelait, ne prenait pas part non plus aux «Machmadim». Éprouvé par le sordide combat pour la vie, il avait l’air d’un clochard ou d’un fou. Frileusement enveloppé dans son pardessus misérable, il se tenait à longueur de journée devant un bistrot dans  l’attente d’un café-crème. L’hiver il se collait au poêle allumé d’une terrasse pour réchauffer ses doigts gourds qui refusaient de tenir le pinceau. Celui qui préféra l’art à tout ce que la vie peut offrir n’inspirait que pitié”.

Grâce à Mary Seeman (nièce de Marek) voici quelques illustrations prises dans les trois numéros de la revue Machmadim: 


Portrait de Soutine par Marek daté de 1923

Portrait de Krémègne par Marek daté de 1913

En 1913 il expose pour la première fois une statue, « Eve », au Salon d’Automne de Paris.


Voici un extrait de presse de 1913 concernant cette exposition:

De 1914 à 1920

En 1914, de retour en Pologne pour ses vacances, il doit faire son service militaire.  Il en est exempté grâce à une lettre d’Antonin Mercié à son ami le Tsar de Russie. De 1914 à 1918 il parcourt la Pologne, va jusqu'à Kiev et vit un temps à Odessa (probablement chez la famille Barbasch, les beaux parents de Samuel, qu’il avait déjà rencontré en Avril 1914 lors du mariage de Samuel à Odessa) ou il rencontre des intellectuels de premier plan tels que le poète et essayiste Haïm Nahman Bialik ou le penseur nationaliste juif Ahad Ha'am ou le fondateur de la littérature hébraïque moderne Mendele Moïkher Sforim.   

Dans la période 1918-1919, il poursuit des études à l'Académie des Beaux-Arts de Cracovie. Déjà un artiste polyvalent Marek a pour thèmes de sa peinture  des paysages de la vieille ville, des portraits, des scènes de genre et des compositions religieuses (Crucifixion, Descente de la Croix). C’est aussi en 1918 qu’il rencontre à Lodz le poète Moyshe Broderzon qui avait fondé un groupe d'avant-garde artistique et littéraire. Avec d’autres talents de Lodz tels que Yitskhok Broyner et Yankl Adlerle le journal «Yung-yidish» fut crée. Ce journal fut publié à trois reprises. (http://culture.pl/pl/tworca/jung-jidysz)

Voici une référence au groupe “Yung-Yidish” paru à l’origine en polonais et traduit en anglais par Mary Seeman: 

"In the early 20th century, artists from Lodz, including Jewish artists, were conservative. Their paintings were realistic. Impressionism and post-impressionism had no role. The artistic life of the city was revived by the formation of a Jewish artistic group called  "Jung Yidish."  Members-to-be of the Yung-Yidish group contributed to two exhibitions in 1918.

The leader of the Jewish art community was first Vincent Brauner, but only after Jankiel Adler and Moses Broderson arrived did the group take on a new direction. Yehiel Yeshaia Trunk: "With the advent of Adler, Lodz painters were as if awakened from a chicken blindness.” The founder and leader of the group "Yung-Yidish", formed officially in February 1919, is considered to be Moses Broderson. Besides Broderson and Adler, the group was made up: Henry Barciński, Vincent Brauner, Ida Brauner, Zofia Gutentag, Fields Lindenfeld, Dina Matus, Marek Szwarc, as well as writers Itzhak Katzenelson and Jecheskiel Moses Neuman. Most of these members had studied abroad.

Yung-Yidish explored new styles. Their inspiration was primarily Chagall and his fascination with the primitive folk art of Jewish Chassidic folklore. In addition, they were inspred by the German expressionist art group "Die Brucke" and "Pathetiker" and especially Ludwig Meidner. Jewish life and legends unite in their work with Christian motifs, symbolizing efforts to rehabilitate the Jewish tradition and integrate it into modern life. There was a search for new forms of spirituality. In 1921, members of the group ceased to work together, but their achievements contributed to the development of modern art, not only in Lodz. They inspired Jewish metalwork, which soon became well known in the Jewish community in Poland. Marek Szwarc, was the son of the Zionist activist, Isucher Szwarc. Marek Szwarc began working in the metal already in 1910, and received a special award during an exhibition by metal work trainees. He was even more attracted to sculpture, towards which he showed considerable talent from an early age. His earliest known work is from 1910.

In addition to sculpture, Marek Szwarc also painted at that time. That's what he presented at his first solo exhibition after his return to Lodz in 1914. The exhibition opened June 6, 1915 year at the Brauner Street Art Salon on Piotrowska #36. There were more than 60 works.

It is not known exactly where Szwarc spent the years of World War I. Probably he lived in Lodz and Zgierz; he also traveled to Russia and Bessarabia, stopping in Moscow and Odessa. He did not do much sculpture because of the difficulties, during the war, of obtaining appropriate material. Nevertheless, he took part in exhibitions during this period, presenting works in sculpture and painting. In 1917,  he showed double-plaster work in Warsaw and in the following year in Lodz, presented more of his work, mainly paintings and graphics. In terms of themes, his work was dominated by portraits and ‘genre’ scenes, but also landscapes, including urban areas. The exhibition also included works in which he commented on social issues, existential issues, and even works of Catholic iconography. A reviewer of the Spring Exhibition, Heinrich Zimmerrnann, considered Szwarc to be the most comprehensive young artist in Lodz. He particularly praised Szwarc’s sculptures, pointing them out as examples of contemporary "spirituality". Another reviewer, Bernard Singer, called Szwarc an expressionist."

Un autre article disponible sur un site polonais (http://culture.pl/pl/tworca/jung-jidysz) .

Voici une photo de groupe d’artistes polonais à Lodz (Marek est le premier assis de droite à gauche) :

Les trois numéros de la revue Yung-yidish sont disponibles sous forme électronique à  l’Université de Stanford :

En 1919, grâce a un de ses amis d’enfance le peintre Icchak (Vincent) Brauner (mort à Auschwitz), il rencontre Guina, fille de Ludvic Pinkus riche fourreur à Lodz. Alors qu’elle était promise en mariage à un médecin, au bout de trois semaines de fiançailles, Marek épouse Guina au grand regret de toute la famille Pinkus pour qui ce mariage avec un artiste n’était pas bienvenu.

Gravure faite à Poznan lors d’une visite chez son frère Alexandre :


Marek déjà marié avec Guina, s’allonge sur sa mère Salomea

Marek en 1918-19 fait l’illustration du livre de comptes de la communauté juive de Zgierz:


Voici une photo datée du 16 Mars 1920, ou Marek et Guina se trouvent au milieu d’un groupe d’amis:

Ensemble, ils retournent à Paris en 1920.  Ce fut aussi cette année la que dans le plus grand secret ils quittent la religion juive pour devenir catholiques. Cependant Marek reste totalement imprégné de culture et tradition juives.  Voici une oeuvre de Marek de 1920 :

La conversion et la vie à Lectoure

Commence alors une période difficile dans la vie de l’artiste. Sa conversion qui a pu être gardée secrète pendant presque 10 ans lorsqu’elle fut révélée fut un choque pour ses proches.  Il est honni de sa famille et coupé du monde juif polonais. C’est un homme mystique qui se considère juif et à la fois proche de la religion chrétienne. Suite à la conversion de Marek, Samuel son frère ainé, fut très triste d’autant plus que sa mère Salomea en a souffert beaucoup au point de “mourir de tristesse”.  Quelque temps après il a repensé à tout cela et a conclu que Marek était un “mystique” et a compris sa conversion. Il avait une grande admiration envers Marek et ne pouvait pas couper ses relations avec un frère qu’il aimait.  A partir de ce moment, ils se sont écrit fréquemment. 

A propos de la conversion de Marek un article dont l’auteur est Irmina Gadowska du département d’histoire de l’Université de Lodz fut publié en 2015. 

L’essentiel de l’œuvre de cette période est dominé par des bas-reliefs où dominent des sujets bibliques et évangéliques.

Voici une photo de Marek en 1921:

En 1921 Marek et sa famille doivent quitter Paris car les ressources de Marek s’épuisent. Il tombe alors par hasard sur une petite annonce proposant « un appartement à louer à Lectoure. La décision est prise immédiatement d’aller vivre à Lectoure qu’ils ne connaissaient pas, car avec l’argent encore disponible ils pouvaient vivre six mois en province. En fait ils ont vécu à Lectoure presqu’un an au cours de laquelle Tereska leur fille fut baptisée à la cathédrale. Sa première exposition de peinture eut lieu en 1922 à Lectoure. 

Marek entre 1922 et 1923 contribua avec des linogravures à la revue Albatros qui fut publié à quatre reprises et a intéressée les juifs modernistes et les milieux littéraires yiddish. Le premier et deuxième numéro furent publiés à Varsovie en 1922, contient un  manifeste pour les opposants à la poésie moderne. Il s’agissait d’une composition moderniste révolutionnaire signée par  Uri Zvi Greenberg poète, journaliste et futur homme politique de droite israélien. Ce manifeste n’est pas passé inaperçu aux  yeux des autorités qui ont réagi en interdisant sa publication. Tous les exemplaires du  second numéro ont ainsi été confisqués. C’est ainsi que les deux derniers numéros de la revue furent publiés à Berlin en 1923. Le troisième numéro de la revue, contenait un poème composé par Greenberg, qui prédisait l'extinction des juifs d’Europe. 

En 1924 une controverse oppose Marek à une galerie au moment du vernissage de l’exposition l’Araignée.

Marek peint et expose d’innombrables tableaux de Lectoure qui furent vendus entre 1922 et 1930 notamment à un célèbre collectionneur , Léon Zamaron, Commissaire de police  à Paris.  

                                            Léon Zamaron - peint par Marek 

Zamaron fût l’ami de tous les artistes de l’Ecole de Paris et le protecteur de nombreux de ces artistes de l’europe de l’est en situation irrégulière.   Collectionneur éclairé Zamaron a acheté quelques 5000 tableaux. Voici la couverture du seul livre jamais écrit sur Zamaron qui décrit la vie difficlle et tumultueuse des artistes à Paris de 1906 à 1939.

Olivier Philippe  - Léon Zamaron - "Un flic ami des peintres de Montparnasse”

A quelques reprises ce livre rend compte des rapports entre Marek Szwarc et Leon Zamaron. La correspondance entre Zamaron et ses amis peintres fût l’objet d’une vente à Paris en 2008        https://www.ader-paris.fr/lot/1459/385429 

Parmis les tableaux achetés par Zamaron figure cette Tête de Femme:

Il parcourt l’Europe et fait des expositions de Stockholm à Berlin, à Varsovie et bien entendu à Paris:
Voici une photo de Marek qui exposait “Job” à New York et puis Berlin

Et voici un aperçu de l’exposition de Marek à Lodz en 1927.

En Mai 1927 Marek publie une note, écrite en Yidish, sur Modigigliani. Cette note fut traduite de l’Yiddish en anglais par Claudia Rosenweg (voir cet article sur ce blog).  Dans la Revue d'art "Commedia" parait le 17 Février 1927 cet article concernant l'exposition de Marek à la Galerie Briane-Robert:

Un article sur l’art et les artistes juifs est publié dans "L’Avenir Illustré”  en 1927:

Dans la revue d'art "Le Cousin Pons" parait le 7 Juin 1927 un article sur Marek:

Voici un cuivre martelé “La Bénédiction” qui date de 1930:
Marek et sa famille reviennent régulièrement à Lectoure jusqu'à la guerre. Voici une petite anecdote survenue au cours du séjour de Marek à Lectoure :

Un agriculteur du coin, un certain Lagardère, vint le trouver : “Monsieur l'Artiste, pourriez-vous peindre ma maison? - Mais bien sûr. - Et, est-ce que vous pourriez aussi, si ça ne vous ennuie pas trop, Monsieur l’artiste, me peindre aussi à moi devant ma maison? Mais oui, seulement je dois vous dire que vous serez assez petit par rapport à la maison. - Bon, c'est d’accord”. 
Une fois l’œuvre terminée, le paysan en fut très content et Marek se demandait quelle somme il pourrait lui proposer pour l'achat de sa toile. “Je voudrais vous demander aussi. Monsieur l'artiste : Est-ce que vous pourriez emmener cette toile à Paris et la mettre dans votre prochaine exposition là-bas? 
Mais oui, je peux très bien le faire. 
Ah, bon, alors, j'aimerais que vous mettiez devant le tableau une annonce « “Maison à vendre”, ça m'arrangerait, je pourrais la vendre beaucoup plus cher qu’a des gens de par ici …”. 
La toile fut emmenée à Paris, exposée puis vendue, mais la maison, nul ne sait ce qu’elle est devenue…

Marek expose ses oeuvres régulièrement dans plusieurs galeries à Paris. Voici une critique signée Jean Bazaine, d’une de ses expositions publiée dans la revue Esprit en 1934.

En 1932 Marek est invité par Meyer Levin (qui plus tard épousera sa fille Tereska) à illustrer le livre “The Golden Mountain” (http://www.sacred-texts.com/jud/gm/index.htm#contents) qui est un recueil de légendes sur des juifs Hassidiques de l’Europe de l’Est. Voici quelques unes de ces illustrations:
Un article parait dans la revue Chicago Jewish History de 2005:



Dans les années 1930 il entretient une correspondance avec Otto Schneid

Otto Schneid, né en Tchécoslovaquie, le 30 Janvier 1900, était un historien de l'art, professeur, écrivain et artiste. Pendant les années 1930, il a commencé à travailler sur un dictionnaire des artistes juifs du XXe siècle qui aurait du  être publié à Vienne en 1938, mais les plaques ont été confisqués par les nazis.

Photos d’oeuvres de Marek envoyées à Otto Schneid


Un article sur Marek en Polonais:
En 1935 parait dans la revue Art Sacré cet article:

Dans la revue Sept - Hebdomadaire du Temps Présent parait le 16 Aout 1935 un article sur Marek et la sculpture religieuse:
Pour l’Exposition internationale de 1937, Marek réalise des bas reliefs en cuivre pour le pavillon pontifical.
Jusqu'à la Seconde Guerre mondiale, Marek a vécu à Paris et ses peintures et sculptures ont été achetées par plusieurs musées et par des collectionneurs en Europe et aux Etats-Unis. C’est dans la période entre les deux guerres qu'il a produit certains de ses travaux plus remarquables et originaux dont des œuvres en cuivre martelé, exposées au Salon des Tuileries. Ces œuvres furent l’objet d'une monographie par Louis Vauxcelles.

Voici un cuivre martelé représentant Louis Vauxcelles:
Un autre de ces amis Stanislas Fumet  lui témoigna toute son admiration en 1939. Le travail de Marek était fréquemment associé à des thèmes bibliques de l'Ancien et du Nouveau Testament particulièrement après sa conversion et celle de Guina au catholicisme. Son identité en tant que Juif, ne fut jamais effacée comme en témoigne un article qu’il écrivit sur l'élément national dans l'art juif, qui fut publié dans une revue littéraire yiddish à Varsovie en 1925. Il expose en Suède, en Autriche, France, Canada, Belgique, Pologne, et plusieurs sculptures ont été achetés par le gouvernement français. 
En 1935, sa femme Guina publie “Toussaint” dont Marek fait les illustrations:

Voici deux photos de Marek:


Parmi les nombreuses œuvres de Marek, une est toute particulière car elle se trouve sur l’espace publique, à Paris, au coin des Rues Aubriot et Sainte Croix de la Bretonnerie. Il s’agit d’une  statuette "Notre Dame de toutes les Grâces" qui a été installée en 1938 à l'instigation de l'Association Art et Louange créée dans le cadre du mouvement artistique des Ateliers d'Art Sacré favorisant la production d'œuvres d'art accessibles à tous. Cette manifestation avait été organisée pour le Tricentenaire du vœu de Louis XIII du 15 août 1638 qui plaçait son pays sous la protection de la Vierge Marie.

Voici une photo de l’époque:

Et l’article paru dans la presse du Marais:

En 1936, Marek devient membre du Syndicat des Artisans d’Art:

La deuxième grande guerre

La guerre sous forme d’un bombardement aérien qui dura trois jours, arrive à Zgierz le 3 Septembre 1939. En Novembre 1939 la grande synagogue a été incendiée. 

Peu de temps après le cimetière juif a été détruit et les pierres tombales utilisés en tant que matériau de construction. La liquidation de la communauté Zgierz a eu lieu à la fin de Décembre 1939. Le mardi 26 Décembre 26, les Allemands publient une ordonnance forçant tous les Juifs a quitter Zgierz, toute  personne transgressant cet ordre se voyant infliger la peine de mort. On leur demanda de se rassembler à 07h00 dans l'arène sportive Sokol avec une seule valise de moins de 25 kg et une limite de 50 Zloty par personne. Avant l'exécution de l'ordre, ceux qui avaient les moyens (et seulement quelques Juifs avaient les moyens) ont quitté la ville de leur propre gré apportant avec eux un peu de leurs biens. Issuchar le père de Marek meurt le 27 Décembre 1939 en assistant à la destruction de sa bibliothèque. 

Voici comment Marek décrit le moment ou son père meurt:


Marek n’est pas un témoin direct de la mort de son père et deux petites erreurs se sont introduites dans son texte. En effet son père est mort le 27 Décembre à l’âge de 80 ans. Un voisin (Marcel Waks) assez jeune à l'époque donne cette version de la mort de Isucher:

Le certificat de décès de Isucher fut écrit en allemand:

Des 4800 juifs de Zgierz au moment de l’invasion, il n’en restait en Janvier 1942 que 80 juifs « utiles » aux allemands et même ceux-la furent finalement envoyés dans le ghetto de Lodz.

Lors de l’invasion de la France en Juin  1940, Guina et leur fille Tereska accompagnée des parents Pinkus fuient Paris et se refugient à Bayonne pour en temps.  Marek malgré ses 47 ans décide de rejoindre l’armée Polonaise en déroute et part en Ecosse. Cette guerre lui donne une raison de se battre contre Hitler. 

Voici un extrait d’une lettre que Marek envoie à sa fille Tereska (lettre publiée dans le livre “Le Choix”):

Après trois années dans l’armée, il est expédié par ses supérieurs à Londres pour répondre à une commande du cardinal Hindsley. Il s’agissait d’une plaque d’argent martelée. Londres sera un nouveau tournant dans sa création, très fructueuse. A cette période il travaille exclusivement la sculpture et le cuivre martelé.

La fuite de Guina et Tereska devant l’avancée des troupes allemandes, les fait passer par le Portugal grâce à des visas Sousa Mendes. Après quelques mois de répit, Guina et Tereska pressées de revoir Marek, vont finalement atteindre Londres. Voici quelques photos de cette période militaire de Marek :

Voici une photo de Marek et Tereska à Londres en 1942 :

De retour à Paris

En 1945, Marek revient à Paris avec sa famille et devient citoyen français. Il s’installe dans son atelier du 65 boulevard Arago (Cité Fleurie) et y restera jusqu’à sa mort le 28 Décembre 1958. Son dernier chef d’œuvre fut le « Libera me », sculpture en bois d’olivier, qui se trouve aujourd’hui à l’Abbaye de Jouarre.

Toute de suite après la fin de la guerre, Marek retourne en Pologne. Le voici avec son neveu David (voir l'article sur David Szwarc)  à Varsovie:

Et voici un ensemble d’oeuvres de Marek dont certaines ont été exécutées en Angleterre pendant la guerre, qui font partie de la collection de David:


Dans le journal International Herald Tribune de l'été 1948 parait cette annonce de Marek:

Dans la revue "Les Lettres Françaises" du 25 Novembre 1948 parait un article sur Marek et en particulier sur sa sculpture en bois denomée "Auschwitz":

Une importante collection d’œuvres de Marek Szwarc acquise par Georges Brazzola a été offerte après sa mort, au Musée d’art et d’histoire du judaïsme. Voici une photo de Marek et Guina dans cet atelier

Et maintenant avec Tereska :

Un catalogue de ses principales œuvres fut publié en 1960:

Voici quelques couvertures de catalogues d'expositions de Marek:

Voici quelques photos d’autres œuvres (peintures à l’huile, aquarelles, fusain, bronzes, pierre, cuivre martelé) de Marek :

 

Et voici Josette:


Sculpture en bois du Prophète Elie qui se trouve à l'Eglise du Couvent des Pères Carmes à Bruxelles:

Voici deux vues de Lectoure:

Un certain nombres des oeuvres de Marek se trouvent à Lisbonne chez Clara Schwarz, la fille de Samuel Schwarz. Sous peu (en principe en 2025) elles vont intégrer  les oeuvres du futur Musée Juif de Lisbonne. 


Agata épouse de Samuel

et voici le même modèle de Hanukah qui se trouve au Musée Juif de New York:

Voici un article paru en 1954 dans le quel parait "Auschwitz" une sculpture en bois de Marek qui se trouve au Musée Ghetto Fighters en Israel.

Voici un article paru dans le Jewish Chronicle de Londres le 21 Octobre 1955 qui montre une sculpture de David en bronze:

Et voici le dessin qui a servi de “modèle” à la sculpture:

Et voici la sculpture en bronze qui se trouve dans une collection privée:

                  Salomea Szwarc et Isucher Szwarc (peintures à l’huile qui se trouvent au Musée Juif de Lisbonne)

                                             Samuel Schwarz et Clara Schwarz sa fille


Voici d’autres oeuvres de Marek dans la collection de Meira Szwarc et Claude Penchina:

                                                             Boaz et Ruth

David avec une Lyre (voir le même dessein plus haut) qui a servi de modèle au bronze exposé à Londres en 1955).


Deux peintures à l’huile de l’époque de son séjour à Lectoure:

Voici un homme avec le shofar, un homme nu et Moise avec la table des commandements.

Voici maintenant trois tableaux respectivement de Cesia Szwarc (soeur de Marek), de son époux  Yechiel Frenkel et de Meir Szwarc:

Voici maintenant trois desseins, le premier de Salome la mère de Marek, le second de Guina son épouse et le dernier de Tereska sa fille:


En 1998 sous la signature de Jean et Godeliève Lust parait dans le Bulletin de la Société archéologique du Gers un article sur Marek et ses séjours à Lectoure:

Quelque mois avant la mort de Tereska en Février 2012 voici quelques photos de l’atelier de la Cité des Fleurs



En 2014, la mémoire de Marek fut honorée par la ville de  Zgierz, qui lui attribua le nom d’une rue:




Le nouveau Musée Polin d’histoire des juifs polonais à Varsovie a reçu un nombre important des oeuvres de Marek. 

Voir: http://www.polin.pl/en/news/2016/11/02/the-works-of-marek-szwarc-in-the-polin-museum-collection

Au moment du décès de Marek l'article suivant est paru dans le Journal Le Monde:



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