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sábado, 9 de dezembro de 2023

Shmuel Matusovitch Barbash


Shmuel Matusovitch Barbash (1845–1920-1922?), était banquier, activiste Sioniste et philanthrope.  

Pour poursuivre la connaissance de Shmuel Barbash et de son époque voir les articles suivants:

On ne connait pas grand chose de la jeunesse de Shmuel Barbasch, à part le fait qu’il soit originaire de la ville de Vinitza en Podolie (région de l’Ukraine actuelle qui fut Polonaise et Russe - voir la page sur la vie en Podolie ) et qu’il ait reçu une éducation juive traditionnelle. La littérature en Hébreu lui était familière, il avait des dons de commerçant et excellait en mathématiques. Il épouse Klara Rosenfeld (née à Tultchin en 1852) qui lui a donné quatre enfants dont deux filles (Agatha et Esther) et deux garçons (Boris Barbash né à Odessa le 23 Février 1874 et Borok qui serait six années plus jeune que Boris).  

On connait peu de choses sur ses ancêtres. Son père Matus Meyerovitch Barbash (ou Barmasch) serait né en 1824. Sa mère Nekhema (fille de Lejb) serait née en 1825. Ils auraient eu trois enfants, Samuel (Shmul) né en 1845, Sosya née en 1855 et Enta née en 1856. Les parents de Matus étaient: Meyer fils de Berko né en 1801 et Tsvetlya (fille de Nukhim) née en 1806. Matus avait 3 frères Moshko né en 1837, Lejbish né en 1843, Mordko né en 1820 et une soeur Gnesya née en 1845.  






Voici les registres des archives de Vinnitsa:


                                        Page de garde des archives

                            Page 621 du livre de Vinnitsa
                            Page 623 du livre de Vinnitsa

                                    Page 876 du livre de Vinnitsa

Page 877 du livre de Vinnitsa

(Pour retrouver les dates du  calendrier julien qui existait dans l’empire tsariste, il faut retrancher 13 jours du calendrier grégorien)


On trouve des documents concernant la famille de Samuel Barbasch dans le cadre du recensement qui a eu lieu en 1897. A noter qu'en 1897 Samuel était déjà veuf. Ils habitaient dans une maison à l'angle des Rues Richelieu (46) et Arnault (58). Chaque propriétaire doit indiquer qui habite dans sa maison. La signature de Samuel se trouve en bas de la page.


Voici la liste de 10 personnes sur un total de 16:

et voici les 6 autres qui étaient probablement des employés de la banque.:

Pour la famille de Samuel Barbasch il y a ses 4 enfants (deux garçons et deux filles) et sa mère :



Aux archives centrales sionistes d’Israel on trouve un projet de télégramme adressé par Theodore Herzl à Samuel Barbash à l’occasion de son mariage:

Voici la carte de la Podolie. Odessa se trouve plus au sud.


On connait sa date de naissance grâce au registre des autorités de l’immigration Belge d’Anvers. En effet Boris son fils a l’âge de 18 ans est inscrit à l’Institut Supérieur de Commerce de Bruxelles.

A l’aube des années 1880 Samuel arrive à Odessa. 

Voici une photo de l’escalier Potemkine:


Voici d’autres photos de Odessa à l’époque ou Samuel Barasch y vécut:

Il crée la Banque Barbasch (Bankovskaya Kontora Barabasha), qui devient une des plus grandes institutions financières de la ville avec des succursales à Kichinev et Tulchyn. Voici un cheque de la sucursale de Kishinev:

Il fut le trésorier du Comité d'Odessa, organisation de bienfaisance née dans l’Empire Russe qui était officiellement connue sous le nom de Société de secours aux agriculteurs et artisans juifs en Syrie et Palestine  (article dans l’Echo Sioniste du 15 Décembre 1902).


Il s’agissait fondamentalement de soutenir l'émigration vers Israël et la Syrie à la suite des pogroms de 1881-1884. Le Comité d’Odessa basé à Odessa se consacrait aux aspects pratiques de la création de colonies agricoles juives en Terre d'Israël.  Voici les status du Comité:

Voici une photo de la première réunion du Comité d’Odessa (Samuel Barbasch, avec une barbiche blanche, est le quatrième à compter de la droite au deuxième rang) :


Il était membre du comité de direction du “Jewish Colonial Trust” (ou Compagnie Coloniale Juive) qui a été crée en 1899 et il était son représentant en Russie. 

Cette même annonce est publiée dans "Les Archives Israelites” le 6 Avril 1899.


Ci-contre la copie de son contrat d’assurance pour la maison au coin de Richelieu et de Arnault

Samuel Barbasch participa a neuf Congrès Sionistes (1898,1899,1900,1901,1903, 1905, 1907, 1909 et 1913).  Voici une liste partielle des délégués au Neuvième Congrès Sioniste:

En Aout 1900, il participe avec d’autres éminent sionistes au congrès sioniste qui c’est tenu à Londres.

En 1901, Barbasch faisait partie d'une délégation qui s'est rendue à Paris pour voir le Baron Edmond de Rothschild; leur mission, qui n'a pas abouti, était de convaincre les Rothschild ne pas accepter que la Jewish Colonisation Association (JCA) conserve le contrôle des colonies en Palestine.

Il vint à Paris comme membre d'une Délégation de Palestinophiles (Novembre 1900).
Cette même nouvelles est publié dans le Jewish Chronicle de 17 Mai 1901:

En Juin 1901, l'Echo Sioniste publie un communiqué concernant la présence devant Monsieur le Baron Edmond de Rothschild d'une délégation russe de l'Association pour l'assistance des colons et ouvriers juifs en Syrie et Palestine

En 1902 se tient à Vienne la Conférence Sioniste Annuelle a la quelle participent 42 délégués dont S. Barbasch.

En 1904 Barbasch a été un des premiers partisans de l'aménagement du territoire dans le pré-état d'Israël. Il a aidé à mettre en place et plus tard a été membre du comité de gestion de la Société Geulah (Guéoulah) (rédemption). La Société Geoulah, était une organisation qui a acquis des biens immobiliers en Palestine et  avait construit des maisons à Tel-Aviv. Son president était Meir Dizengoff qui fut le premier Maire de Tel-Aviv. Une des initiatives du Comité Odessa  fut le lancement de la Cooperative des  vignobles de Carmel. C’est en 1898 que l’on commence a vendre à Odessa du vin Carmel.

Peu de temps avant le 6ième Congrés Sioniste qui s’est tenu à Bâle  du 23 au 28 Aout 1903, il écrivit à T. Herzl la lettre suivante:

Il faut se rappeler que se fut à ce Congrès que Herzl présenta le Projet Ouganda qui avait pour but de faciliter l’implantation juive en Ouganda, puisque les autorités Turques avaient refusé l’autorisation aux Juifs de s’installer en Palestine.

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Le Projet Ouganda et son refus en Juillet 1905

Le projet Ouganda est présenté en 1903 par Herzl lors du sixième Congrés Sioniste. Il s’agissait d’un projet d'implantation juive en Ouganda, alors sous mandat britannique, comme solution temporaire pour le Peuple Juif. L’Ouganda devait servir de refuge temporaire en raison du danger menaçant les juifs russes, notamment suite aux pogroms sanglants qui avaient eu lieu à Kichinev en Avril 1903. 

En effet du fait du refus du pouvoir turc d'accorder l'autorisation aux Juifs de s'installer en Palestine, et vu le désarroi grandissant des communautés d’Europe orientale, Herzl envisage l'idée du projet Ouganda.  Herzl précise que ce projet n’affectait pas les objectifs ultimes du sionisme, à savoir la création d’une entité juive en Israel. La proposition suscite l’hostilité générale du congrès, en particulier chez les délégués sionistes de Russie. Nombreux dans le mouvement sioniste sont ceux qui redoutent ce projet, même comme solution temporaire. 

Le Congrès désigne trois représentants afin qu'ils étudient sur le terrain les possibilités d'implantation. À leur retour, deux des trois émissaires repoussent toute éventualité d'installation en Ouganda, et le septième Congrès Sioniste, qui se réunit à Bâle du 27 juillet au 2 août  1905, rejette le projet dans son ensemble, à une forte majorité, se référant au fait que "toute tentative d'implantation en dehors de la Terre d’Israel va à l'encontre des principes décidés à Bâle".

Le projet Ouganda soulève une vive et amère opposition au sein du mouvement sioniste. Nombreux sont ceux qui le considèrent comme une trahison envers la terre d'Israël, unique patrie du peuple juif. 

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Samuel Barbash a contribué financièrement à l’achat de terres dans le quartier de Talpiot de Jérusalem, et en tant que participant au septième congrès du mouvement sioniste (1905), il a milité, pour que l’école hébraïque moderne de Jaffa qui avait des difficultés financières, soit soutenue.
Barbasch a également été un leader de la communauté juive d'Odessa. A partir de 1891 il a été membre du conseil d'administration d'une yeshiva moderne, et avec Ahad Ha-Am et Simon Doubnov, il a joué un rôle important dans la branche d'Odessa de la Société pour la promotion de la culture parmi les Juifs de Russie.
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Société pour la promotion de la culture parmi les Juifs de la Russie

Une association éducative et civique consacrée à l'acculturation des Juifs dans la “Zone de Résidence", la Société pour la promotion de la culture parmi les Juifs de Russie  a été fondée en 1863 pendant une période de libéralisation. Elle est restée active jusqu'à ce qu’elle soit contrainte de fermer en 1929 suite à une décision du gouvernement bolchevique qui voulait abolir les institutions politiques et culturelles indépendantes. 

Créé à Saint Petersburg, sa tache première était de  s’assurer que les Juifs seraient utiles à l'Etat en travaillant comme commerçants, comme agriculteurs,  artisans, ou en poursuivant des études universitaires.

Elle fournissait l’occasion d’apprendre le russe, d’acquérir des connaissances sur des sujets profanes, et de fréquenter les écoles russes. Ses organisateurs espéraient  atteindre leurs objectifs en utilisant leurs contacts étroits avec des responsables gouvernementaux. Ces objectifs culturels n’étaient pas sans rapport avec le souhait d’obtenir des droits accrus pour les Juifs.

Engagés dans l'idée de l’intégration, les dirigeants de la Société, étaient hostiles à l’yiddish et aux rabbins traditionnalistes qui essayaient de garder les Juifs à l’écart de leurs voisins russes. Parce que les fondateurs vénéraient  l'histoire juive ancienne et partageaient une passion pour la sécularisation, ils considéraient l'hébreu avec un profond respect.

Comme ils étaient géographiquement éloignés de la "Zone de Résidence", la direction de Saint-Pétersbourg était désireuse d’engager les Juifs résidents dans d'autres parties de la Russie. Ainsi en 1867, la Société a établi une succursale à Odessa. Les militants de Odessa partageaient l’idée des Lumières, et en avait une conception différente de celle de leurs corréligionaires de Saint Petersbourg. Plutôt que de chercher à créer une élite intellectuelle juive, la direction Odessa encourageait une russification radicale. En tant que communauté nouvellement créée, dépourvue de traditions enracinées, Odessa était ouverte à l'intégration juive. 
Les dirigeants d’Odessa ont ainsi voulu que le Pentateuque soit traduit en russe afin que les Juifs puissent le lire dans la langue vernaculaire croyant ainsi que cette innovation aurait un impact important en aidant les Juifs à apprendre le russe. De plus, ils voulaient créer un réseau d'écoles modernes, des écoles du dimanche en particulier, pour la promotion de l'éducation des adultes. 

Craignant des réactions gouvernementales suscitées par le radicalisme d’Odessa, Saint-Pétersbourg a refusé de financer la branche d’Odessa, ce qui lui rendait impossible de réaliser ses plans. Le pogrom qui a eu lieu à Odessa en 1871 a signalé la mort de la branche de Odessa, car il a ébranlé la conviction que le progrès social permettrait d'éradiquer l’antisémitisme.

La branche d'Odessa a rouvert en 1877, et sa seule fonction était de venir en  aide aux pauvres et d’assurer la formation des artisans. La situation à Odessa était   complexe à cause d'importantes différences idéologiques parmi l'intelligentsia locale juive. Il y avait les sionistes et des nationalistes. Les forces en faveur de l'intégration juive furent finalement victorieuses, indiquant ainsi que la majorité des membres de Odessa se sentait fidèle à l'idée d’intégration. 
L'année 1905 a été cruciale pour l'intelligentsia juive russe. À Saint-Pétersbourg, Odessa, Kiev, Moscou et Riga, des membres jeunes et plus radicaux ont tenté de prendre le pouvoir sur l’establishment conservateur.

La Société a perdu une partie de son influence entre 1906 et 1914, période pendant laquelle le gouvernement a autorisé les institutions culturelles juives de prospérer. Au cours de la Première Guerre mondiale, la Société a joué un rôle positif en tant que membre de Evreiskoe Komitet Pomoshchi Zhertvam Voiny (EKOPO), l'organisation humanitaire qui s’occupait des réfugiés juifs. 

La Société en tant que responsable des écoles ouvertes aux réfugiés, a utilisé son pouvoir pour que la langue d'enseignement soit le yiddish, la "langue maternelle des élèves”. Cette décision a suscité la controverse et la colère des sionistes et des pragmatiques qui jugeaient que les réfugiés avaient besoin avant tout d'une connaissance du Russe.

Après la Révolution d’Octobre, les biens de la Société furent progressivement expropriés par les bolcheviks, y compris la célèbre bibliothèque de l'organisation et ses vergers de fruits dans le sud de la Russie.

Ce qui avait commencé comme une tentative de l'acculturation des Juifs de Russie a fini ironiquement comme un grand succès: les Juifs de la Russie soviétique se sont entièrement intégrés, ils parlaient couramment le russe, et devinrent des maîtres de la culture russe.

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En 1900, quand la famine a frappé la région, Samuel a organisé l'aide aux victimes. Il a également été membre du Comité pour la nationalisation de l'éducation juive (1901-1902) et a dirigé la Commission pour la distribution de la Charité pour les Juifs pauvres. En 1903 Barbasch a été parmi les résidents de premier plan d’Odessa à convaincre le maire de la ville à leur accorder le droit d'élire le grand rabbin de la ville d'Odessa. En effet contrairement à d'autres villes, à Odessa le rabbin était nommé par les autorités.  

En Juille-Aout 1908 dans les années qui ont suivi le pogrom de 1905, on constate à Odessa le départ vers l’étranger de plusieurs juifs. Samuel Barbash publie alors dans le Odesski Novosti l’annonce suivante:


Cette annonce destinée à être lue par les candidats à l’immigration peut se traduire comme ceci:

AUX EMIGRANTS JUIFS

Ces derniers temps, les Etats Unis d’Amérique du Nord ont émis des lois sévères et restrictives quant à l’entrée des émigrants. Non seulement ils ne laissent pas entrer les malades de trachome, mais de manière générale les personnes de faible santé, les femmes seules, les adolescents, etc. ne sont pas admises/

NE PARTEZ PAS EN AMERIQUE ou dans les autres pays d’émigration sans vous rendre d’abord au Bureau d’information pour les émigrants juifs, 82 rue M. Arnautskaya, apt.5 qui délivre des indications écrites et orales à propos des pays d’émigration. Renseignements, conseils, instructions et certificat médical sont remis gratuitement, mais aucune aide financière n’est allouée.

Vous pouvez vous adresser personnellement et par écrit, dans toutes les langues à: Odessa Samuel BARBASH au Bureau d’informations. Le bureau est ouvert tous les jours, sauf le samedi de 3 à 7.

Samuel Barbash en tant que President du Comité d’Aide aux Juifs souhaitant émigrer, envoie une lettre à l’editeur du journal Odesskie Novosti (Nouvelles d’Odessa) en Octobre 1913. La voici:

Il y est question des questions que les candidats juifs au départ doivent se poser. L’adresse du comité se trouve maintenant au 53 de la Rue Preobrazenska.

Il entretenait une correspondance (en allemand) avec Theodor Herzl. 


Un livre "Agada" lui a été dédié.

En 1914 selon l’almanach Vcia Odessa, il y avait plusieurs banques à Odessa. Sa banque comptait 31 employés dont voici la liste (trois de ses employés semblent être de sa famille) :


Après la révolution bolchevique de 1917, les actifs de sa banque ont été confisqués et Samuel Barbasch, passa le reste de sa vie dans la pauvreté, ce qui a sans doute hâté sa mort. En 1919 il a légué aux Archives de Odessa tous les papiers de sa banque, qui sont aujourd’hui avec ceux de la Banque Askhenazi les seules réferences historiques disponibles aux historiens.
Dossier de Samuel Barbasch tel que disponible aux Archives d’Odessa:

Edifice des Archives qui fut autrefois une des plus grandes Synagogues d'Odessa


Voici une photo d’époque de la Synagogue  Brodskaya ou logent aujourd’hui les Archives de Odessa.

Le fonds de la Banque Barbasch aux Archives de Odessa est classé comme suit:

En 1905 parait un article d’Elisee Reclus sur l’histoire d’Odessa:

La fin de la première guerre mondiale à Odessa

Le 20 novembre 1917  la République populaire Ukrainienne est proclamée et elle est reconnue  par la France et la Grande-Bretagne en janvier 1918, et déclare son indépendance le 22 janvier 1918. Cependant, l’offensive des Bolchéviks contraint le gouvernement à quitter Kiev en février 1918.

Le journal Le Gaulois publie cet nouvelle le 22 Fevrier 1918:

En mars 1918, par l’armistice de Brest-Litovsk, Lénine livre l’Ukraine aux occupants allemands, qui permettent le retour du gouvernement à Kiev. Mais une période de terribles troubles s’ensuit: corps francs allemands, troupes russes débandées, anarchistes, différentes factions ukrainiennes (pro-alliées, pro-allemandes ou pro-bolchéviques) s’affrontent, pillant villes et villages. 

Le 22 janvier 1919  l’Ukraine est à nouveau sur pied, mais en même temps, les Allemands se retirent, et dans le vide ainsi créé se déclenche une confuse guerre de harcèlement de type "chacun contre tous les autres" entre troupes russes blanches, l’Armée Rouge des Bolchéviks, l’armée nationaliste ukrainienne de Simon Petlioura et l’armée anarchiste.

À part les deux dernières, principalement composées d’Ukrainiens, toutes ces troupes vivaient sur le pays et affamèrent les villageois ukrainiens à coups de réquisitions  répétées. Au cours de cet affrontement généralisé, les Français et les Britanniques (qui soutenaient les forces Tsaristes) occupent Odessa (ils sont très mal reçus par la population). 

Le 12 Juin 1919 a lieu à la Chambre un débat  sur les événements d’Odessa:

Le 27 Aout 1919 le Journal Excelsior publie en première page une nouvelle sur la socialisation des femmes:

Le 25 Octobre 1919 Le Monde Illustré publie un article sur l'encerclement du bolchevisme:

Ici une manifestation devant l’opéra de Odessa.

Troupes françaises devant lédifice de lopéra.

Ici une manifestation de Internationale Communiste devant l’édifice de la Bourse.

L’intervention tourne court à cause du manque de moyens engagés et de l’hostilité de la population exaspérée par les réquisitions (mars-avril 1919).

Tirailleurs algériens à coté de la statue de Richelieu à Odessa 

Vers la fin de 1919 et la première moitié de 1920, les Bolcheviks finissent par l’emporter sur les autres belligérants, et la partie ex-russe de l’Ukraine, avec Kiev pour capitale, est intégrée à l’URSS créée en 1922.

Ivan Bounine, écrivain  et  récipiendaire de ce qui fut le premier prix Nobel de littérature attribué à un Russe, vécut à Moscou et à Odessa pendant les évènements de 1917 à 1920.  Sa description du chaos à Odessa en 1919 (Jours Maudits), donne une excellente idée des exactions commises par les Bolcheviks à cette époque.

Ainsi dans son journal le 25 Avril 1919 :

Hier, tard dans la soirée, ils se  sont présentés, flanqués du « commissaire » de notre maison, pour mesurer toutes nos pièces en longueur, largeur et hauteur, « dans le but de l’occupation par le prolétariat ». Le « commissaire » de notre maison est devenu « commissaire » pour la seule raison qu’il est le plus jeune de tous les locataires et qu’il est d’une condition très modeste.

Le 2 Mai :

A Bolchoï Fontan 14 commissaires et 30 juifs tués. Beaucoup de boutiques pillées. Ils faisaient éruption la nuit, arrachaient les gens de leurs lits et les tuaient tous sans distinction.

Le 15 Mai :

Je déambule, je prête l’oreille dans les rues, sous les portes cochères, au marché. Tous respirent, une haine pesante pour la « commune » et pour les juifs. Mais les antisémites les plus virulents se trouvent parmi les ouvriers de Ropit (Société de Navigation russe).

Le 7 Juin :

J’ai été à la librairie Ivasenko. Son fonds est « nationalisé », on ne vend des livres qu’a ceux qui ont des « mandats ». Et voici qu’arrivent des trafiquants, des gardes rouges, qui prennent tout ce qui leur tombe sous la main : un Shakespeare, un livre sur la tuyauterie en béton, un sur la législation russe… Ils les achètent bon marché à un prix fixe avec l’espoir de les écouler à un prix fort.

Le 9 Juin :

A Odessa on a encore fusillé 15 personnes (la liste en a été publiée).

Voici une curieuse carte postale écrite en français qui relate le climat de cette époque:

Cette photo représente une hôtellerie pour pèlerins située près de la gare d’Odessa. Les offices se célèbrent au 4ème étage. J’ai reçu une lettre de Marguerite du 16 Mars. Il y a du nouveau ici. Les alliés “arrivent”. C’est la débâcle du rouble. Ceux qui ont quelque fortune s’en vont. Les banques, la poste ont fermé hier. Les magasins se barricadent aujourd’hui. Ce matin nos cuisiniers ont dû quitter le marché sans rien acheter, les coups de fusil commençaient. Des tentatives de pillage ont été réprimées à la mitraillette, quand nos troupes seront parties, nous appareillerons nous mêmes. Pour ou? Les troupes bolchevistes nous remplaceront rapidement. Je vous embrasse"

Le 11 Février 1920 Odessa est bombardée:

Le Journal La Croix publie le 7 Octobre 1920 un article sur le Péril Juif:

Voici une carte de Odessa en 1914:


Le journalLa Tribune Juive publie en Mars 1920 un article sur la reddition de Odessa.

Le décès de Samuel Barbasch

D’après la préface de l’édition en Français du livre de Samuel Schwarz, “Les Nouveaux Chrétiens au Portugal au XXIème siècle”, la mort de Samuel Barbasch eut lieu le 25 Mai, 1922 à Odessa. Par contre selon une nouvelle parue dans la revue "Le Peuple Juif" publiée à Paris le 7 Janvier 1921:


“Le banquier Samuel Barbasch, sioniste  bien connu d’Odessa, ancien directeur du Jewish Colonial Trust, a été fusillé par les bolchevistes pour avoir dissimulé un stock de vin palestinien Carmel. Il avait 72 ans”. 

Ce même 7 Janvier 1921 le Jewish Chronicle de Londres publie ce commentaire:

Voici la même nouvelle parue le 15 Janvier 1921 dans la Tribune Juive de Strasbourg:

Ce qui est curieux c’est que le 8 Février 1921 le Jewish Chronicle de Londres publie cette nouvelle:

Le 3 Mars 1922 le même Jewish Chronicle publie cette nouvelle:

Puisque Samuel Schwarz situe le décès de Samuel Barbasch le 25 Mai 1922, il est fort possible qu’il ait eu raison et que Samuel Barbasch soit mort de famine.

Dans le American Jewish Yearbook voici comment est notifiée la mort de Samuel Barbasch:

Comment et aux mains de qui a-t-il été tué? Très probablement par les bolchéviques qui a l’époque avaient pris le controle de Odessa. Il faut savoir que les personnes d'origine juive étaient sur-représentés parmis révolutionnaires russes. La plupart d'entre eux étaient hostiles à la culture juive traditionnelle et aux partis politiques juifs. Ils étaient fidèles à l'athéisme du Parti communiste et à l'internationalisme prolétarien, et s'engageaient à éradiquer tout signe de "particularisme culturel juif”. 

Le climat d’antisémitisme à cette époque en Russie était atroce (extrait du Journal Le Peuple Juif du 11 Février 1921):

Mais déjà en 1919 (extrait du Peuple Juif du 9 Mai 1919) un appel au secours était lancé qui appelait à l’armement des juifs d’Odessa:

Les pogroms vont bon train en Ukraine en 1920. Le Journal de Paris "Le Peuple Juif" publie un appel à l'aide:
Voici l’annonce d’une réunion à Paris le 4 Novembre 1920

Détails sur la situation à Odessa en 1920 et 1921:

Le Journal Le Gaulois publie le 28 Septembre 1921 un article de son correspondant à Odessa:

L’Univers Israélite publie en Mai 1922:


Le 31 Octobre 1922, le correspondant du Petit Journal publie cet article:

D’autres articles du même correspondant ont été publiés le 13 et le 22 Octobre 1922

Barbash participa à de nombreux Congrès Sionistes.

Le cinquième Congrès international des sionistes a été convoqué à Bâle, en Suisse, dans le Casino Sfadt, le 26 Décembre 1901, et a ajourné le 30-31 Décembre. Pendant cinq jours avant l'ouverture des sessions ordinaires, différentes conférences ont été organisées. Les délégués, à leur arrivée , se sont groupés selon les pays qu'ils représentent, et tenu caucus. D’un grand intérêt furent les assemblées de section des délégués et visiteurs russes, représentant un total de 965 associations en Russie, s'étendant de Kovno à Tschita sur la frontière de la Mandchourie et de Saint- Pétersbourg à Astrakhan sur la mer Caspienne. 

Leur assemblé pendant les premiers jours de la semaine de préparation a été pratiquement composée d'étudiants juifs russes, hommes et femmes, de Berlin, Heidelberg, Leipzig, Breslau, Zurich, Genève et Munich, sous la direction du Dr J. Kohan - Bernstein et M. Leo Motzkin . 

Plus tard, lorsque plusieurs délégués russes sont venus s’ajouter aux cinquante-neuf délégués de la première journée, la conférence est n’avait pas d’unité, et avant que le Congrès fut déclaré ouvert, il est apparu que le désir de discuter de problèmes et de  positions sionistes avait fait apparaitre - une aile gauche, la faction "Jeune Sion", démocratique, nationale, et théorique; une aile «Culture», qui exigeait un programme éducatif exhaustif, et une aile «Centre », satisfaite de la conduite actuelle du mouvement sioniste . Ces parties ont fait sentir leur présence au cours des délibérations du Congrès .

Samuel Barbasch , assis à la première rangée, huitième  à partir de la gauche, avec un parapluie à la main gauche et un chapeau à la main droite. Le deuxième sur sa gauche est Chaïm Weizman futur Président d’Israël.  De part et d’autre: Sh. P. Rabinowitz (Sheffer), Y. L. Goldberg, Boris Goldberg, Sh. Rosenbaum, Nisan Katsanelson, Shmuel Barabash, Ze'ev Tiomkin, Chaim Weizmann, Yosef Sapir. Photo prise en 1907, huitième congrès sioniste  (Hague-La Haie). Délégués Russes. 

A la mort de Herzl en 1904, Shai Hurwitz lance l’idée d’une organisation culturelle basée à Berlin qui avait pour nom “Projet Sinaï” et qui devait promouvoir la publication de livres en Hebreu, l’organisation de colloques sur des thèmes culturels, la publication d’un journal d’avant garde, etc.

En Septembre 1905 il se trouve à Marienbad en compagnie de plusieurs sionistes de renom. C’est peut-être au cours de ce séjour que le projet Sinai fut lancé. Voir  “In Search of Hebraism: Shai Hurwitz and his polemics in the Hebrew Press” par Stanley Nash. Samuel Barbasch fut désigné trésorier du projet Sinaï.

Samuel Barbasch , assis deuxième à partir de la gauche. Assis à partir de la gauche: Simon Bernfeld, Samuel Barbash, Ben - Ami, Shai Hurwitz. . . .Debout au milieu: Reuven Brainin, deuxième à partir de la droite: Mordechai Berauda, Photo prise à Marienbad en 1908

Certificat de Commerçant de la Première Guilde. On peut y voir le nom de Samuil Matusovitch Barmash (écrit Barbasch) de 40 ans (en 1885), de son épouse Haija ? de 40 ans et des enfants Sucher berg de 11 ans, Borox de 5 et les filles Pinha de 21 et Esther de 8 ans.

Pour quelle raison est-ce-que le nom de son épouse Klara est écrit Haija. Et pourquoi Boris, le fils ainé parait comme Sucher Berg? La seule explication tient au fait qu’une loi obligeait les juifs à porter leurs noms de naissance et non pas leurs noms russifiés. Voir:


Certificats de donations

Ce syndicat avait pour objectif de favoriser des activités en Palestine telles que: culture de la betterave à sucre, production de ciment et briques, transformation des Thermes de Tibériade en un centre de santé, assèchement des marias du lac de Merom et installation téléphoniques dans le pays.

Du financement pour la création d’une usine de fabrication de savon, vu le jour:


Barbasch fut aussi le représentant des vins Carmel à Odessa:


Dans le compte rendu du Congrès Sioniste de 1898, parait cette annonce pour les vins du Carmel:

Voici une nouvelle parue dans le Jewish Chronicle le 16 Mai 1902:

Quelques nouvelles prises dans la presse de Odessa concernant S. M. Barbash.

La première date de 1904 et relate un incendie dans l’immeuble (taverne) appartenant a Barbash et Wolf qui se situe au coin des rues Kartamyshevskaya et Stepovaya ou Barbash fait état d’une perte de 15000 roubles.

La deuxième nouvelle concerne l’ouverture d’une succursale de la Banque Barbash à Chisinau ou Kitchinev

En Juillet/Aout 1908, la société Barbash offre des conseils et des infos à ceux qui souhaitent émigrer aux Etats Unis

Le 24 Janvier 1905, la Société pour la protection des pauvres et des enfants abandonnés reçoit un don de 50 roubles de la part de S. Barbash

En Janvier 1906, le Odesskie Novosti publie la liste de donateurs pour les victimes du pogrom du 21 Janvier 1906 mentionne 2000 roubles de la part de S. Barbash. Ce pogrom eut lieu à Gomel en Bielorussie. D’autres pogroms ont eu lieu en Juin à Bialystok et en Aout à Siedlce. Ce furent la police secrète de Russie et des militaires les responsables de ces pogroms.

Toujours en Janvier 1906, la ville accorde a I Feldman, comptable chez Barbash depuis 10 ans, la permission de donner des cours de comptabilité.

Le 23 Mars 1912, Barbash est nommé trésorier:

En Juin 1895, un vol a lieu chez Barbash et 2600 roubles de marchandises disparaissent. La police du district de Alexandrovitch prend des mesures énergiques.

En 1896, le dentiste S.Getseld déménage dans la maison Barbasch au coin des rues Richelieu et Arnault.

En Juin 1903, à l’occasion du mariage de sa fille Esfir, Samuel Barbash fait une donation à la cuisine pour les juifs pauvres (360 repas).


En 1908, le Odesskie Novosti donne la nouvelle du suicide de N.S. Orenev employé de la banque Barbash.
Voici une publicité pour la maison de banque de D. Baram (Il a épousé une des filles de Samuel)

En Mai 1912, Barbash et Levin au cours d’une réunion proposent l’ouverture d’une école et d’une bibliothèque.  La partie orthodoxe de la salle s’y oppose avec véhémence car la bibliothèque serait un local de débauche et de manque de discipline. Après une discussion animée la réunion se termina sans décision.

Le 11 Mai 1910, les commerçants de Odessa élisent S. Barbash a la société de crédit mutuel des marchands locaux.


En Aout 1913, le journal publie la liste des délégués de Odessa au congrès sioniste de Vienne.

En Aout 1914, le Consul de France à Odessa averti les mobilisables français

Le 4 Février 1881, Barbash est membre des dirigeants de la ville de Odessa.


Une école pour filles s’ouvre à l’adresse de S. Barbash. Les cours commencent le 8 Aout et il faut payer six mois d’avance.

En Juillet 1911 est publié dans le journal, la photo de B.M. Barbash à l’occasion du 25ieme anniversaire de son activité en tant que contable général chez Barbash.

Et voici une nouvelle de Tulchin en 1904, ville ou est née Klara Rosenfeld épouse de S. Barbash. S. A. Rosenfeld fait don de 400 roubles pour l’effort de guerre des russes contre les Japonais. La communauté juive donne 1500 roubles sous forme d’une taxe kosher  qui etait imposée par le gouvernement imperial a la communauté juive. 

Voici une affiche de cette guerre

Odessa étant une ville très moderne déjà en 1900, on voit des annonces comme celle-ci paraitre dans la presse:


La cour Batave (crée par deux investisseurs hollandais) était un effet un grand magasin à Paris qui publiait un catalogue:

Un article sur Odessa et les confins de l'Europe: un éclairage historique (1794-1914) de Stella Ghervas est publié en 2008. Voici le Url et un extrait des premières pages:

 https://books.openedition.org/editionsmsh/784?lang=fr

Odessa et les confins de l’Europe : un éclairage historique
Stella Ghervas

2

Depuis la « révolution orange » de l’automne 2004, la question de la position d’Odessa et de l’Ukraine par rapport à l’Europe, et par conséquent vis-à-vis de la Russie, est d’une actualité plus brûlante que jamais. Dans cette véritable crise d’identité régionale et nationale, Odessa et sa région semblent à vrai dire pencher davantage pour le camp pro-russe, comme d’ailleurs la région de Donetsk, également russophone. En novembre 2004, des milliers de manifestants ont ainsi adopté à Odessa une résolution demandant l’organisation d’une Assemblée des députés de toutes les régions du sud et de l’est de l’Ukraine, afin de discuter de la création d’un « Territoire de la Nouvelle Russie » indépendant à la fois de l’Ukraine et de la Russie. 

3

En 1823, Pouchkine, qui venait de passer un triste séjour à Kichinev, déclara à propos d’Odessa qu’on y « respire l’Europe ». D’un autre côté, Balzac écrivit en 1847 que « de la frontière européenne à Odessa, c’est comme un même champ de la Beauce ». Odessa se situerait par conséquent au-delà de la frontière européenne, mais reliée à elle, comme à une forme de terre promise, par d’interminables champs de blé. La situation équivoque de cette ville est donc posée par ce double regard d’écrivains. Une ambivalence que l’on retrouve déjà dans ses origines. L’impératrice Catherine II l’avait conçue comme un avant-poste de la Russie – à ses yeux partie intégrante de l’Europe – face à l’Empire ottoman. Elle lui avait donné un nom inspiré de la Grèce ancienne – Odessos – en référence à une antique « ville d’eau » qui avait existé dans les environs, croyait-on, au vie siècle avant J.-C.. Comme Kherson, nommée d’après le port hellénique de Chersonesos, Odessa devait être l’une des pierres angulaires permettant de concrétiser à plus long terme le « projet grec » élaboré par l’impératrice en 1780. Celui-ci ne prévoyait rien de moins que l’anéantissement de l’Empire ottoman et le rétablissement de l’Empire byzantin d’Orient, avec Constantinople comme capitale et Constantin – l’un des petits-fils de Catherine II – comme souverain… Après avoir supprimé l’hetmanat cosaque qui dominait l’Ukraine, l’impératrice avait étendu l’influence russe en direction de la Crimée et de l’embouchure du Dniepr, à la suite d’une guerre victorieuse sur les Turcs (1768-1774). Une nouvelle guerre, menée de 1787 à 1792, lui permit cette fois d’annexer la Crimée, de s’emparer de Kherson et Nikolaïev, de contrôler tout le territoire avoisinant entre le Boug et le Dniestr, sans oublier l’établissement d’un protectorat sur la Géorgie. Odessa elle-même fut fondée en 1794 sur l’emplacement d’une ancienne forteresse ottomane – Hadji-bey – entourée, aux dires du Français Charles Sicard (1809 : 248), de steppes « désertes et incultes ». Sa fonction était de servir de capitale à la Nouvelle Russie (Novorossija), tout en élargissant la « fenêtre » de la Russie sur la mer Noire (King 2004 : 161-168).

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